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Retrait des forces syriennes
Les forces syriennes ont retiré leurs armes lourdes du sud du pays, de la frontière israélo-jordanienne jusqu'à 10 km de Damas, dans le cadre d'un accord négocié avec les États-Unis et Israël. Cette mesure vise à démilitariser la zone et inclut poursuites judiciaires, réconciliation et libération d'otages, avec de nouvelles négociations à Bakou.
La Syrie, en étroite collaboration avec les États-Unis, avance vers un accord de sécurité avec Israël pour démilitariser le sud du pays, région frontalière sensible. Cette annonce s'inscrit dans un plan diplomatique soutenu par Washington et Amman, visant à apaiser les tensions après les violences intercommunautaires sanglantes de juillet 2025 à Soueida, bastion druze du sud syrien.
Ces affrontements, qui ont opposé des groupes druzes et des forces gouvernementales, ont fait plus de 2 000 morts, dont 789 civils druzes exécutés sommairement, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Le ministère syrien des Affaires étrangères a confirmé que cet accord répondra aux préoccupations sécuritaires mutuelles de Damas et de Tel Aviv, tout en préservant la souveraineté et l'intégrité territoriale syrienne.
Un haut responsable militaire syrien a révélé que les forces gouvernementales ont retiré toutes leurs armes lourdes d'une vaste zone du sud, s'étendant de la frontière israélo-jordanienne jusqu'à dix kilomètres au sud de Damas. Cette opération, initiée il y a deux mois, marque une étape concrète dans la mise en œuvre du plan de pacification.
Bakou joue les médiateurs entre la Syrie et Israël
Elle fait suite à une série d'interventions militaires israéliennes dans le sud syrien depuis la chute de Bachar el-Assad en décembre 2024. Ces frappes, justifiées par Israël pour empêcher que l'arsenal étatique ne tombe entre les mains de nouvelles autorités islamistes potentiellement hostiles, ont visé des dépôts d'armes et des sites stratégiques.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou avait d'ailleurs évoqué fin août des discussions en cours pour établir une zone démilitarisée le long de la frontière, afin de prévenir toute menace. Ce retrait d'armes lourdes, incluant des tanks, de l'artillerie et des missiles, est supervisé par un mécanisme conjoint syro-jordanien-américain, salué comme une série de « mesures historiques » par l'émissaire américain Tom Barrack.
Le plan diplomatique prévoit plusieurs étapes : poursuite judiciaire des responsables d'attaques contre les civils, indemnisation des victimes, processus de réconciliation nationale, élucidation du sort des disparus et libération d'otages. Parmi ces derniers, 516 Druzes enlevés depuis le 14 juillet 2025 figurent en priorité. Des négociations directes entre la Syrie et Israël sont prévues prochainement à Bakou, en Azerbaïdjan, pour finaliser ces dispositions.